Informer et impliquer pour mieux protéger


Même s’il est évident qu’écologiquement, la réintroduction, ou le renforcement de population peuvent parfois être discutables, ils restent pour la majorité des personnes une expérience extrêmement motivante. Le plus important est, on le sait, de restaurer les milieux. Mais si l’on demande à un particulier de ne plus faucher que le tiers d’un de ses terrains tous les trois ans au nom de la préservation de la biodiversité, il y a peu de chance qu’il le fasse. En revanche, la réintroduction de Micromys minutus le motivera à gérer de manière écologique cette parcelle qui lui appartient et de façon pérenne.

La réintroduction de ce micromammifère au capital sympathie énorme permet de sensibiliser directement à trois difficultés rencontrées par la faune sauvage actuellement […].

La réintroduction de ce micromammifère au capital sympathie énorme permet de sensibiliser directement à trois difficultés rencontrées par la faune sauvage actuellement :

  1. Le fauchage systématique, qui empêche la floraison et la fructification des graminées et des dicotylédones et ôte le couvert nécessaire à de nombreuses espèces,
  2. L’omniprésence de chats domestiques et de chats errants, espèce introduite, qui a des conséquences énormes sur l’avifaune (plus d’un million d’oiseaux tués en France chaque année) et sur les micromammifères. Il n’est pas ici question de culpabiliser les propriétaires de chats, mais de les informer sur l’impact de cet animal sur l’environnement, et la nécessité de le prendre en compte dans sa vie de tous les jours (stérilisation, clochettes au collier…), pour limiter les conséquences écologiques de cet animal de compagnie. La plupart des personnes pensent simplement que sa présence est naturelle.
  3. L’impact des pesticides et principalement des insecticides sur toute la chaîne alimentaire (notre Micromys minutus est effectivement omnivore mangeur de pucerons notamment).

On crée donc progressivement un maillage de zones refuges intéressant pour la faune sauvage à partir de zones jusque-là complètement inutiles.

Il faut aussi rassurer les riverains, ou les agriculteurs voisins : […] l’espèce n’a jamais eu le statut, ni la réputation de nuisible.

Préparer ces zones est le moment propice à l’information et à l’implication de nombreuses personnes : écoliers, riverains, passionnés de faune sauvages pourront s’impliquer en semant, en construisant des nichoirs, déblayant, préparant les cages de relâcher… Mais il faut aussi rassurer les riverains, ou les agriculteurs voisins : l’espèce n’envahit pas les maisons et ne se plait pas dans les grandes cultures (la preuve, elle en a disparu et les conditions ayant entrainé sa raréfaction n’ont pas changé). L’espèce n’a jamais eu le statut, ni la réputation de nuisible.